La réalisatrice Jenifer Yeuroukis veut faire danser les séries Duanju entre Los Angeles et Paris
- Sanjorge Guillaume

- 26 oct.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 2 nov.
Réalisatrice et chorégraphe américaine, Jenifer Yeuroukis s’impose comme une figure montante du cinéma vertical. Venue du monde de la danse, elle a déjà signé plusieurs duanju aux États-Unis, notamment pour les plateformes MyDrama et NetShort. Sa capacité à allier mise en scène, chorégraphie et direction d’intimité en fait l’une des rares créatrices capables de donner au format vertical une véritable grammaire émotionnelle. Aujourd’hui, elle prépare des projets tournés en Europe, et notamment en France. Pour elle, le duanju offre une nouvelle manière de raconter, plus rapide, plus mobile et plus proche du spectateur.
Un pont transatlantique pour le cinéma vertical
Jenifer Yeuroukis développe aujourd’hui plusieurs projets de coproduction destinés à être tournés en Europe, et notamment en France, avec des équipes locales et des acteurs américains issus des plateformes de fiction courtes. L’idée est de croiser les méthodes et les talents pour bâtir un modèle durable. L’Europe, explique-t-elle, offre une souplesse de production que les États-Unis ont en partie perdue sous le poids des grands syndicats. Ce nouvel équilibre permet d’imaginer des tournages plus légers, mieux adaptés au rythme du format vertical. « Chaque culture apporte quelque chose de précieux. Aucune ne fait tout parfaitement », résume-t-elle. Pour la réalisatrice, la France pourrait devenir l’un des pôles de ce renouveau, où se rencontreraient le professionnalisme américain et la tradition européenne du cinéma d’auteur.
Les femmes au cœur du renouveau
Cette approche transnationale s’accompagne d’un engagement fort pour les conditions de tournage et la place des femmes dans l’industrie. Yeuroukis, qui a débuté comme chorégraphe avant de devenir réalisatrice et coordinatrice d’intimité, défend une vision exigeante mais bienveillante du plateau. Pour elle, le respect du corps et de l’équilibre humain est indissociable de la qualité artistique. « Il y a l’économie, et il y a la mesquinerie : l’une construit une industrie, l’autre la détruit », rappelle-t-elle. À travers son exigence technique et sa sensibilité de metteuse en scène, elle incarne cette nouvelle génération de réalisatrices qui redéfinissent les codes du tournage : rapides, précises, mais profondément attentives à la dimension humaine du jeu.
Jenifer Yeuroukis illustre la maturité du format vertical. En cherchant à unir Los Angeles et Paris, elle trace les contours d’un nouveau cinéma, plus souple, plus juste et résolument mondial.
Entretien mené par Maëlle Billant


