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Duanjuphobie : Les journalistes de France Inter veulent "résister" aux Duanju

  • Photo du rédacteur: Sanjorge Guillaume
    Sanjorge Guillaume
  • 18 oct.
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 11 nov.

Le 14 octobre 2025, à la fin du Journal de 19h sur France Inter, la grande radio publique française, les journalistes concluent avec humour : « On va résister, on va lutter avec nos petits bras ». Une phrase anodine en apparence, mais révélatrice d’un certain réflexe français face aux révolutions culturelles. On rit pour tenir à distance ce qui dérange : un format nouveau, rapide, populaire et étrangement efficace.


France Inter du 14 octobre 2025

Ce ton ironique n’est pas qu’une plaisanterie radiophonique. Il s’inscrit dans un contexte plus large : celui d’une industrie cinématographique française en crise de modèle.


Selon Le Figaro, 90 % des films produits en France ne sont pas rentables. Malgré une production abondante et des soutiens publics considérables, la plupart des œuvres ne remboursent pas leurs coûts. Et comme le souligne Les Échos, la Cour des comptes s’interroge désormais sur le nombre de films aidés par le CNC : entre 2011 et 2022, la France a produit en moyenne 270 longs-métrages par an, bien plus que ses voisins européens, alors même qu’une grande partie d’entre eux peine à trouver leur public. En 2019, près d’un tiers des films d’initiative française ont attiré moins de 20 000 spectateurs.


Autrement dit, l’industrie résiste déjà à une autre forme de réalité : celle d’un système subventionné où l’offre dépasse la demande et où la rentabilité s’effondre. Dans ce cadre, le duanju n’est pas une menace, mais une expérience parallèle, un modèle où la légèreté de production, la réactivité et l’attention du public redonnent du souffle à la création.


On peut sourire d’un format d’une minute, financé autrement, consommé ailleurs, et pensé pour une génération qui invente d’autres rythmes narratifs. Mais on peut aussi y voir un laboratoire : celui d’un récit moderne adapté à la vitesse et à la fragmentation de l’attention.


Résister à cela, c’est sans doute prolonger un malentendu : croire que défendre le cinéma consiste à ignorer les formes nouvelles plutôt qu’à les comprendre. Résister à une minute, c’est peut-être résister à l’époque. Ou refuser d’admettre que la créativité peut, parfois, tenir dans le creux de la main.


Article rédigé par Guillaume Sanjorge


Source :

France Inter, 14 octobre 2025

Le Figaro, 8 janvier 2014

Les Échos, 17 octobre 2023

 
 
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