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Les grandes tendances du monde des fictions mobiles

Construire un espace panafricain du vertical : la vision d’Ebuka Njoku

  • Photo du rédacteur: Blessing Azugama
    Blessing Azugama
  • 23 nov.
  • 2 min de lecture

Dans un échange mené par la journaliste Blessing Azugama, le cinéaste nigérian Ebuka Njọkụ, connu pour son film « Yahoo+ », décrit avec précision un paysage audiovisuel africain en pleine transition. Il y raconte comment les usages mobiles, l’énergie créative du Nigeria et l’arrivée d’une nouvelle génération de réalisateurs ouvrent la voie à un véritable écosystème panafricain du Duanju.


Ebuka explique que le vertical fait déjà partie du quotidien en Afrique : sketches comiques, petites fictions sur TikTok, formats courts qui circulent de Lagos à Nairobi. Le continent ne manque pas de créateurs actifs, mais il rappelle qu’« il n’existe pas encore de plateforme où l’on peut voir uniquement des dramas verticaux ». Une telle structure permettrait de rassembler les productions du Nigeria, du Ghana, du Kenya, d’Afrique du Sud ou d’Égypte dans un espace cohérent et accessible.



Il souligne également que le Nigeria bénéficie d’un avantage important : des coûts de production très bas pour un niveau technique solide. Avec un budget modeste selon les standards occidentaux, il est possible de produire une œuvre verticale de qualité.


Les défis qui demeurent concernent surtout la formation et la technique : améliorer le son, adapter les équipes aux exigences du 9:16, renforcer les collaborations internationales pour stabiliser la qualité. Dans ce contexte, une plateforme panafricaine ne serait pas seulement un marché du court format : ce serait une nouvelle manière de structurer et partager les récits du continent.


Ebuka évoque aussi l’importance d’un modèle économique adapté aux réalités africaines. Les plateformes internationales rencontrent des limites, notamment parce que, comme il l’explique, « consommer de la data et payer pour accéder à un contenu peut être très difficile ». Une offre pensée pour le mobile peut en revanche mieux correspondre aux usages du public.


Selon lui, l’avenir passe par un double accès : une version gratuite financée par la publicité et une version payante légère pour ceux qui souhaitent une navigation sans interruption. Il souligne enfin un élément essentiel de son approche créative : l’influence de l’Afrobeats, un courant musical nigérian mêlant rythmes africains, percussions électroniques et énergie urbaine. Cette musique façonne, dit-il, des récits dynamiques, fragmentés, construits pour capter l’attention en quelques secondes. Le vertical s’accorde naturellement à cette esthétique et à la manière dont une génération entière consomme l’image.


Entretien mené par Blessing Azugama.

 
 
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