Duanjuphobie : quand Gaëtan Bruel, président du CNC, confond le format et son usage
- Sanjorge Guillaume

- 19 sept.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 11 nov.
Lors de son discours d’ouverture au Festival 2025 de la Fiction de La Rochelle en France, le président du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), Gaëtan Bruel, a choisi d’évoquer le phénomène des micro-dramas, plus connus en Chine, sous le nom de Duanju. Plutôt que d’y voir l’émergence d’un nouveau langage audiovisuel, il l’a décrit comme « le parfait contre-exemple » de ce que la France devrait défendre. Cette réserve traduit une confusion profonde entre un format et les contenus commerciaux qui ont accompagné sa première vague d’exportation. Juger un format sur les premières séries venues d’Asie revient à juger le cinéma entier à partir de ses blockbusters.
Une peur de l’évolution plus qu’un débat de fond
Le Duanju n’est ni un modèle économique ni un courant esthétique figé : c’est un format, au même titre que le court métrage, la série ou le long. L’ignorer ou le mépriser ne l’empêchera pas de s’imposer comme un phénomène de société. Ce rejet dit beaucoup de l’immobilisme d’un secteur qui peine à regarder en face les mutations de l’attention et des usages. Quelques mois plus tôt déjà, Gaëtan Bruel avait évoqué le format sur un ton fataliste, parlant d’un « effet prescripteur venu d’Asie » sans imaginer de contre-offensive française.
Plutôt que d’opposer les modèles, il conviendrait désormais d’envisager une réponse créative : comment faire du Duanju une nouvelle vitrine de la création francophone, de ses auteurs et de ses idées ? C’est précisément la mission que s’est donnée Duanju.fr : éclairer, analyser et mettre en valeur les formes artistiques qui naissent autour de ce format et qui, loin de le réduire à un produit industriel, en font un terrain d’innovation.
Article rédigé par Guillaume Sanjorge
Source :
• CNC, 19 septembre 2025


